Société

Hommage à Mohamed Dione – Au revoir Big Brother ! (Écrit par Mamadou NDIAYE)

Zap Press 2024. 4. 7. 15:29

Lorsque j’ai appris le décès soudain de l’ancien Premier ministre du Sénégal, mon cœur s’est serré. J’ai eu le cœur brisé par la nouvelle du décès de Mohamed Boun Abdallah Dione. J’ai ressenti un vide. Je sentais qu’au plus profond de moi quelque chose d’unique, d’irremplaçable s’éloignait. Pour toujours. Pour toujours. J’ai rencontré cet homme en 2013. Après avoir publié cet article sur Dakaract (voir le lien posté), il m’a appelé. Nous nous sommes bien entendus et sommes restés de vrais amis depuis.

http://www.dakaractu.com/Depart-annonce-d-Abdoul-M-baye-Mohamed-Dione-pressenti-aux-commandes-de-Macky-3_a39129.html

Dès que ce « mouride sadik » m’a rencontré, je suis tombé amoureux. Et chaque fois qu’il me revoyait, après un temps d’absence de sa demeure au cœur des hauts plateaux, il me souriait. Ce sourire impeccable et séduisant, qui vous attire, vous attire et vous met immédiatement en totale confiance. Pour que vous trouviez vite, très vite le courage, la confiance dont vous avez besoin pour parler, échanger, parler librement de tout. Des trucs sérieux. Sujets légers. Il savait comment maintenir la conversation ouverte. Et il avait toujours à cœur de faire tomber les barrières hiérarchiques, qu’il sentait de loin persister dans vos propos, dans vos propos.

Il vous a mis à l’aise. Vous n’avez jamais été avant lui un valet de chambre ou un tyran, un homme ordinaire ou un fakir. Surtout, tu étais une créature comme les autres. Qui a un peu de dignité en lui et qui a fait honneur de le valoriser. Avec son sourire unique. Ce sourire disparaît dans les réflexes des « géants » du monde d’aujourd’hui. Dans les réflexes des grands porteurs d’opinion, les voix qui comptent aujourd’hui.
Je le considérais comme un véritable pair. Oui, Diona était mon père et mon pair. Il aimait se mettre à mon niveau (qui était si bas) pour me parler comme à un alter ego. En tant qu’égal. Il m’appelait toujours “petit frère” et je l’appelais “grand frère”.

Mon Big Brother était très élégant. Il était élégant, oui, et il avait de l’énergie. Et il avait le look. Il respirait le goût sans forcer sa présence, suivant son éloquence légendaire. Tout dans son style ressortait, mais tout naturellement, aux yeux de son collègue. Son charisme lui collait à la peau. Et elle était censée être l’une de ses plus grandes alliées, celle avec qui il venait de « l’extrême intérieur » (je vole le poète belge Henri Michaux). Cet homme était sans aucun doute un joyau humain comme on en voit rarement. Vu de l’extérieur, il rayonne sous l’éclat sublime de la vertu. Scrutée, elle devient une source de lumière qui finit par faire détester la nuit de la méchanceté et de l’obscénité. Lumière à l’extérieur comme à l’intérieur…

Je suis en larmes en écrivant ces lignes car je me souviens de nos rencontres fraternelles. Soit au bureau du premier ministre (à l’époque en face de l’APIX), soit au Petit Palais, soit dans sa résidence, qui se trouve à deux pas de l’Assemblée nationale.
Chaque fois que je recevais son SMS ou son invitation à une réunion de fraternité, je courais, malgré toutes les corvées, pour le retrouver. La dernière en date remonte à quelques semaines, ou plutôt quelques jours, avant le début de la récente campagne électorale pour la présidentielle décisive.

Une fois devant lui, il m’a enveloppé de son grand sourire séraphique, et tout en discutant avec une tendresse très cordiale et fraternelle… Ces moments sont de ceux qui ne s’effaceront jamais de ma mémoire. Peut-être même après la mort. Mon propre.

Grand frère, d’où tu es, sache que ton décès a plongé dans le deuil la grande famille « Apériste », notamment ton mentor et ami (le Président Macky Sall que tu tenais en haute estime).

Imagine, Big Brother, que les Sénégalais apprennent ta perte avec découragement.
Grand frère, vous avez su diriger avec altruisme l’action du gouvernement et, à ce titre, fixer sans tambour ni trompette ses orientations politiques essentielles.

Grand frère, je te dois une dette de gratitude.

Je serai toujours reconnaissant pour vos conseils honnêtes et votre mentorat généreux.
Je chéris le souvenir d’un homme généreux, passionné et profondément attaché au Sénégal que vous avez aimé d’un amour qui vous fait monter les larmes aux yeux, pour paraphraser feu Sembène Ousmane.

Le Sénégal a perdu un personnage historique et nous pleurons votre mort, Big Brother. Je garde de vous l’image d’un gouvernement qui a toujours mis le développement à long terme du Sénégal au centre de son service public.

Grand frère, tu étais un ami, un grand frère exceptionnel, un type rare en politique. Beau temps, mauvais temps, tous ceux qui étaient autour de vous conviennent que votre appel a remonté le moral.

En un mot, comme mille, je suis attristé par le décès de mon frère aîné, homme politique dont le profond humanisme m’a marqué.

Mohamed Dione était un homme qui aimait profondément son pays et s’y dévouait malgré sa santé défaillante. C’était un homme d’État au sens noble du terme, il a été impliqué dans la politique toute sa vie et a certainement laissé sa marque en tant que Premier ministre.

Grand frère, merci d’être un mentor exceptionnel. Ce fut un honneur de pouvoir compter sur votre expérience extraordinaire et votre grande sagesse qui vous caractérise si bien. Merci pour les conseils intelligents.

Je garde mon regretté Big Brother, l’image d’un mortel détenteur d’une éducation supérieure de sobriété, à qui on n’a jamais demandé de garder la mesure et d’aller à l’essentiel en toutes circonstances. Bref, un homme digne est parti. Alors ce Grand Monsieur m’a laissé poursuivre le grand et obscur chemin de cette vie misérable. Juste au bord du précipice. Je me sens seul. Je suis perdu. Je ferme les yeux pour ne pas voir à quel point mes larmes dégradent ma capacité de résistance. Non, je ne suis pas triste. J’ai juste peur. Peur de la nuit noire. La peur de me savoir livré à moi-même, complètement incapable d’affronter le vide immense laissé par sa douce main paternelle marchant au-dessus de ma tête.

Au revoir, cher Big Brother. Et que les anges vous couvrent pour toujours d’un sourire commun plus ardent que celui avec lequel vous m’avez souvent salué.

njaydakarposte@gmail.com

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